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Tribune de Marine Le Pen afin que la dissuasion nucléaire française reste française !

« Emmanuel Macron aime jongler avec les concepts pour mieux les vider de leur sens. Après la souveraineté, qui, selon la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen « réside essentiellement dans la Nation », mais qu’il s’obstine à vouloir partager avec nos voisins européens, c’est de façon plus inquiétante et encore plus irresponsable, au tour du feu nucléaire de se voir enrôlé dans son étrange dialectique… Comme si, à trois ans de la fin de son mandat, il lui fallait s’attaquer aux derniers piliers encore debout de notre indépendance nationale.


Si beaucoup ont rappelé, à juste titre, que la dissuasion perdrait tout sens si elle devait être intégrée à des mécanismes décisionnels extérieurs à la Nation qu’elle protège, il ne faut pas oublier que cette idée de partage est largement évoquée outre-Rhin. Ainsi Manfred Weber, président du PPE, parti européen des LR, et soutien, comme les macronistes, d’Ursula von der Leyen, confirmait il y a plusieurs semaines le désir de Berlin de voir Paris mutualiser sa dissuasion. Dans le cadre, bien sûr, de l’Otan, et si celle-ci venait à baisser la garde dans celui d’une défense purement européenne.


Concomitamment, Ursula von der Leyen indiquait que, en cas de reconduite à la tête de la Commission européenne, la défense serait son prochain chantier. Le Parlement européen a d’ailleurs préparé ce nouveau bond en avant vers un État européen centralisé en votant, en novembre 2023 le rapport Verhofstadt, résolution favorable à la création d’une « Union de la défense », gérée à la majorité qualifiée, qui comprendrait des « unités militaires sous commandement opérationnel de l’UE » ; en clair une armée européenne indépendante des gouvernements nationaux.
Les chimères d’une dissuasion «partagée»
Européaniser la dissuasion : voici donc pour certains l’antidote suprême face à une menace extérieure pressante. C’est oublier deux choses. Tout d’abord, la dissuasion repose sur un certain nombre de paramètres incompatibles avec toute collégialité supranationale : qui fixera les critères d’emploi ? qui décidera de la conduite à tenir ? Du caractère conventionnel ou nucléaire de la riposte ? Il y aurait nécessairement débat. Et, à la faveur de ce débat, les intérêts divergents qu’on avait pris soin de masquer derrière des principes abstraits ressurgiraient et, avec eux, cette vérité fondamentale qui veut qu’aucun peuple n’accepte de risquer sa disparition pour en sauver un autre. Le général de Gaulle avait lui-même fait cette analyse en choisissant de créer une force de frappe nucléaire indépendante de l’Otan, car il savait qu’en adoptant la théorie de la « riposte graduée » les États- Unis démontraient que jamais ils ne prendraient le risque de voir leurs cités détruites pour sauver l’Europe.


Ensuite, et c’est peut-être le plus important, comme le souligne notre histoire institutionnelle et militaire, le pouvoir nucléaire du président français vient directement de son élection au suffrage universel direct, une légitimité démocratique que n’aurait évidemment pas un commissaire européen.


Déclencher le feu nucléaire est donc indissociable d’une légitimité nationale et populaire et on ne dissuade un agresseur potentiel qu’en le laissant dans l’incertitude : incertitude du point de non-retour justifiant une première salve, du moment choisi pour la déclencher et des cibles choisies, mais surtout incertitude du contenu symbolique assigné aux « intérêts vitaux ».


Le feu nucléaire, degré suprême de la souveraineté, est un absolu. Un absolu ne se relativise pas, sauf à ne plus exister
D’où l’urgence d’en finir avec les chimères d’une dissuasion « partagée ». Partager la dissuasion, c’est l’abolir. Le feu nucléaire, degré suprême de la souveraineté, est un absolu. Un absolu ne se relativise pas, sauf à ne plus exister.


L’intérêt national
Un tel choix viendrait affaiblir à nouveau notre démocratie, déjà dépossédée de la plupart de ses prérogatives au profit d’organismes supranationaux non élus, et, à mon sens, le chef d’État qui prêterait la main à pareil dessaisissement trahirait ses devoirs constitutionnels.


Il faut être ignorant ou malhonnête pour prétendre que la doctrine française est démodée parce qu’elle ne s’appliquerait qu’au seul sanctuaire national. Emmanuel Macron devrait lire le livre blanc de la Défense nationale de 1972 pour constater qu’il n’en est rien : « La France vit dans un tissu d’intérêts qui dépasse ses frontières. Elle n’est pas isolée. L’Europe occidentale ne peut donc dans son ensemble manquer de bénéficier indirectement de la stratégie française, qui constitue un facteur stable et déterminant de la sécurité en Europe ».


Conserver en toutes circonstances le point fixe de l’intérêt national n’est donc en rien contradictoire avec l’adaptation aux changements du monde. C’est même le seul moyen de ne pas être engloutis par eux !
Je préconise l’inscription dans la Constitution de l’usage exclusif de la discussion nucléaire par le seul président de la République
Pour réaffirmer le prestige de la France, pour assurer sa sécurité, pour qu’aujourd’hui comme demain les Français ne puissent être dépossédés de cet outil de puissance, je préconise par conséquent l’inscription dans la
Constitution de l’usage exclusif de la discussion nucléaire par le seul président de la République, pour la seule défense des intérêts vitaux dont il est le seul juge, selon la doctrine en vigueur ».

About Author

Nicolas DRAGON est élu Conseiller Municipal de Laon et conseiller communautaire de l'Agglomération du Pays de Laon depuis le 15 mars 2020. Né à Laon en 1977, Gaulliste Social depuis toujours, Nicolas DRAGON défend une certaine idée de la France, de sa ville de Laon et du territoire laonnois. Patriote, souverainiste et eurosceptique c’est à dire contre une Europe fédérale et financière mais pour une Europe des Nations, pour Nicolas DRAGON, la France qui est un GRAND pays, doit faire entendre sa voix, libre et indépendante. Nicolas DRAGON est Conseiller Municipal de Laon et conseiller communautaire de l’Agglomération du Pays avec le soutien du Rassemblement National. Nicolas DRAGON a notamment porté le combat contre l’arrêt du système « Poma » depuis 2016. Nicolas DRAGON est le premier élu du Rassemblement National 🇫🇷 sur la ville de Laon.

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