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Assemblée nationale : Question écrite du Député Nicolas DRAGON sur les métiers de l’artisanat du bâtiment

M. Nicolas Dragon interroge Mme la ministre déléguée auprès de la ministre du partenariat avec les territoires et de la décentralisation, chargée de la ruralité, du commerce et de l’artisanat, sur les difficultés rencontrées par les métiers de l’artisanat du bâtiment.

En effet, M. le député a pris connaissance de la dernière note conjoncturelle de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB), note inquiétante qui reflète l’activité de l’artisanat du bâtiment au cours du troisième trimestre 2024. Ces données révèlent un nouveau recul du volume d’activité de -5 % en glissement annuel, après avoir -3 % au trimestre précédent. Cette dégradation est particulièrement marquée dans le secteur de la construction neuve, dont l’activité chute de -11 % au troisième trimestre après avoir déjà reculé de -6,5 % au deuxième trimestre 2024.

Quel seuil d’alerte faudra-t-il franchir pour qu’enfin tous les acteurs soient invités à réfléchir ensemble à une politique du logement repensée et à la hauteur de l’immensité des besoins ?

Par ailleurs, le recul d’activité s’intensifie pour toutes les entreprises artisanales du bâtiment, quelle que soit leur taille.

Tous les métiers sont impactés, les artisans de la maçonnerie et ceux de la menuiserie-serrurerie, qui interviennent davantage sur le neuf, accusant une baisse particulièrement notable (respectivement -6 % et -5,5 %). L’ensemble du territoire est concerné par ce recul de l’activité, l’Île-de-France et la région Centre-Val de Loire étant plus impactées que les autres régions (respectivement -7 % et -6 %). L’enlisement de la construction neuve confirme un modèle économique à bout de souffle : la tendance négative reste forte pour les autorisations et les mises en chantier. À l’échelle nationale, les nombres de logements autorisés et commencés cumulés sur douze mois de septembre 2023 à août 2024 sont en recul de respectivement -9,5 % et -19,9 % par rapport à la même période l’année précédente. Un mauvais résultat lié à la forte baisse de ces indicateurs pour les logements individuels (-23,6 % pour les autorisations et -33,4 % pour les mises en chantier). Au troisième trimestre 2024, le volume d’activité en construction neuve recule de -11 % pour les entreprises artisanales du bâtiment par rapport au troisième trimestre 2023.

La chute de la construction neuve se poursuit donc de trimestre en trimestre sans que rien ne semble pouvoir l’enrayer. Travaux de rénovation : la tendance baissière s’accentue. Bien que l’activité en entretien-amélioration soit moins dégradée que l’activité en construction neuve, elle n’en reste pas moins en baisse : le segment de l’entretien-amélioration recule de -1 % au troisième trimestre, comme au trimestre précédent. En parallèle, l’activité en amélioration de la performance énergétique des logements diminue également en glissement annuel (-0,5 %), ce trimestre comme au trimestre précédent. Les transactions dans l’ancien, génératrices de travaux de remise aux normes, d’amélioration du confort et de la performance énergétique, sont en berne. De juillet 2023 à juillet 2024, les ventes de logements anciens cumulées sur 12 mois ont ainsi chuté de 20 %.

Face à cette situation, la CAPEB met en garde contre les incertitudes des mois à venir, qui pourraient aggraver encore cette situation, et plaide pour des mesures positives et réalisables dans le cadre du projet de loi de finances et du projet de loi de financement de la sécurité sociale, visant à établir une politique dynamique et cohérente au niveau national. Des petites entreprises à la limite de leur capacité de résilience : dans ce contexte dégradé, la trésorerie des entreprises est également impactée. En effet, 28 % des entreprises déclarent une détérioration de leur trésorerie au troisième trimestre 2024. Sur ce même trimestre, 24 % des entreprises font état de besoins de trésorerie (contre 19 % au même trimestre de l’année précédente), pour un montant moyen constant depuis début 2024 de 29 000 euros.

La baisse de l’activité (pour 55 % des entreprises) ainsi que l’allongement des délais de paiement des clients (pour 45 % d’entre elles) sont les principales causes de ces difficultés. Des perspectives peu brillantes qui appellent une réelle prise de conscience de l’État : la nécessité de contenir le déficit public conduit aujourd’hui l’État à devoir dégager 60 milliards d’économies. La CAPEB en comprend les enjeux. Toutefois, elle alerte sur les conséquences dommageables que certains arbitrages budgétaires pourraient avoir sur les charges des entreprises artisanales du bâtiment et sur leur capacité à répondre aux besoins du pays en matière de rénovation énergétique et d’accessibilité des logements. Or les travaux d’amélioration de la performance énergétique continuent de baisser au troisième trimestre (-0,5 %), alors que ce champ d’activité devrait être en forte croissance compte tenu des besoins et des enjeux. Les artisans du bâtiment constituent indéniablement une force créatrice d’emplois et de valeurs ajoutées.

Les chiffres de ce troisième trimestre démontrent qu’ils sont de plus en plus fragilisés par une situation économique défavorable et dont il faut absolument éviter l’aggravation. L’heure est à l’action. La priorité doit être donnée à créer les conditions d’une relance rapide en impliquant tous les acteurs concernés.

Les dispositions prises dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025, comme le relèvement brutal du taux réduit de TVA sur les chaudières à gaz pour lequel le groupe Rassemblement National a réussi à s’opposer avec un amendement en commission des finances de l’Assemblée nationale, la diminution de l’accompagnement des entreprises formatrices d’apprentis, la hausse de leurs charges, etc., interrogent sur la manière dont le Gouvernement souhaite résoudre les difficultés économiques du secteur et répondre aux enjeux environnementaux et sociétaux.

Il lui demande ce qui est fait concrètement par le Gouvernement pour inverser cette tendance économique alarmante à laquelle font face les métiers de l’artisanat du bâtiment, premiers employeurs dans les territoires, les villes et villages de la ruralité.

Retrouvez la question sur le site de l’Assemblée nationale en cliquant ici :

https://www2.assemblee-nationale.fr/static/17/questions/jo/jo_anq_202430.pdf

About Author

Nicolas DRAGON est élu Conseiller Municipal de Laon et conseiller communautaire de l'Agglomération du Pays de Laon depuis le 15 mars 2020. Né à Laon en 1977, Gaulliste Social depuis toujours, Nicolas DRAGON défend une certaine idée de la France, de sa ville de Laon et du territoire laonnois. Patriote, souverainiste et eurosceptique c’est à dire contre une Europe fédérale et financière mais pour une Europe des Nations, pour Nicolas DRAGON, la France qui est un GRAND pays, doit faire entendre sa voix, libre et indépendante. Nicolas DRAGON est Conseiller Municipal de Laon et conseiller communautaire de l’Agglomération du Pays avec le soutien du Rassemblement National. Nicolas DRAGON a notamment porté le combat contre l’arrêt du système « Poma » depuis 2016. Nicolas DRAGON est le premier élu du Rassemblement National 🇫🇷 sur la ville de Laon.

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