👉 Toujours dans le cadre des célébrations du 80ème anniversaire de la Libération 🇫🇷 j’ai participé en tant que député de l’Aisne à un hommage en la commune de Barenton-sur-Serre autour des habitants, des membres du conseil municipal et des gendarmes présents et je remercie les uns et les autres pour leur participation. Cela pour honorer le capitaine Jean Delviche et ses compagnons qui ont été abattus par les allemands dans la nuit du 30 au 31 août 1944. Ceci avait été méconnu pendant près de 40 ans jusqu’en 1984, année à partir de laquelle un hommage est rendu tous les cinq ans.
Voici l’histoire :
Ces trois soldats sont le major américain John BONSALL, le Capitaine français Jean DELVICHE et le sergent américain Roger COTE.
Ces vaillants soldats ont apporté leur
contribution à la restauration de notre idéal démocratique et républicain.
Je souligne ici le courage et le sacrifice de celles et ceux qui ont su braver la barbarie. Ils méritent beaucoup de notre attention et de recueillement.
Ces trois soldats rassemblés en équipe constituaient ce que l’on appelle les JEDBURGH. Ces formations étaient constituées de 3 officiers ou sous officiers anglais, français et/ou américains. Ils ont suivi en Angleterre un entraînement intensif pendant 6 mois dans des écoles spéciales. Une équipe se constituait pas consentement mutuel, ceci pour une étroite entente entre établissant les bases d’une solidarité à toute épreuve.
Les JEDBURGHS étaient parachutés en uniforme, ce qui leur assurait le fait d’être constitué prisonniers de guerre s’ils tombaient aux mains de l’ennemi.
Leur mission fondamentale étant la liaison entre l’État major et les résistants, ils devaient communiquer par radio en employant des messages personnels codifiés. Et ils instruisaient aussi les maquisards sur les explosifs parachutés. L’action des JEDBURGHS fut très apprécié non seulement par
maquisards aussi les populations qui les accueillait
chaleureusement avec l’espoir d’une libération.
Le 15 août, ces trois soldats regroupés sous le nom de la mission AUGUSTUS, avaient pour nom de code « HERAULT », « INDIANA», et ARIZONA, et furent parachutés près de COLONFAY., avec du matériel ; Ils furent ensuite hébergés dans une ferme à CLARY dans le Nord. Puis ils furent rapatrier sur Braine par convoi, en camion chargé de peaux de lapins.
Quelques hommes de garde partagent le circuit en éclaireur, dont un certain Emile FORTIER, dont nous accueillons ici la fille, madame RASE.
Le 30 août, après plusieurs jours passés dans la région de Braine, les trois augustus recoivent l’ordre de se rendre sur HIRSON, et en chemin ils s’arrêtent à LAON où les forces alliées sont déjà présentes, puis à BESNY LOISY. Le capitaine DELVICHE connaît bien la région puisqu’il est natif de VIVAISE. Et c’est à BESNY LOISY chez Monsieur MAGNIER, agriculteur, que le capitaine DELVICHE se fit conduire. Là se trouve une voiture attelée d’un cheval, abandonnée par les allemands. Les trois soldats dinèrent jusque 21h30 avec M MAGNIER, qui les accompagnera ensuite pour leur montrer le chemin avec la charrette, vers le frère de M MAGNIER à FROIDMONT, où le prochain rendez vous était prévu. Tout leur matériel fut chargé dans la charrette. Mais vers 22h, une pluie torrentielle s’est abattu sur la région rendant la circulation très difficile, la visibilité quasi nulle, et l’écoute des bruits difficile.
Et pendant ce temps, trois chars allemands arrivent en patrouille dans BARENTON SUR SERRE.
Ils vont jusqu’au chemin de VERNEUIL, puis reviennent au carrefour de BARENTON CEL où ils décident de prendre leur repas. Sous cette forte pluie ils descendent du char. Ils font partie de l’arrière garde SS qui a trés mauvaise réputation.
Il est un peu moins de 22h45 quand nos trois AUGUSTUS arrivent en charrette, venant de la direction de St AUBIN-BARENTON CEL. Ils n’ont pas vu ni entendu les 3 chars allemands. Nous supposons qu’ils furent arrêtés par les soldats allemands et tenus en respect pendant que d’autres fouillaient la voiture. Et à la vue du matériel, leur sort fut réglé: c’est à 22h45 que les habitants perçurent 7 coups de feu, d’abord deux, puis peu de temps après 5 consécutifs.
Le lendemain, Monsieur Raymond ROT,
président d’honneur du souvenir français, était sur les lieux, et raconte :
« De ma maison distante de 150 m du carrefour, j’ai parfaitement entendu les détonations. Je me souviens encore du passage devant chez moi, de cette voiture fantôme, que tirait le cheval apeuré…
Le lendemain, avec d’autres habitants du village, je découvris les corps de nos malheureux amis gisant dans la terre détrempée.
Pour leur rendre hommage, j’ai confectionné un drapeau tricolore avec différentes étoffes rassemblées dans le chiffonnier de ma mère. Je l’ai déposé sur leur tombe.
Quelques jours plus tard je l’ai repris pour le donner à des soldats américains qui en ornèrent leur jeep, dans leur ruée victorieuse »
Les trois soldats furent retrouvés avec de larges blessures à la tête. Ils furent désarmés et fouillés. Les trois chars allemands repartirent vers 23h15.
La voiture hippomobile fut quant à elle retrouvée à MORTIERS. Il ne restait rien.
Les trois corps furent inhumés au cimetière de BARENTON SUR SERRE le 2 septembre 1944, et quelques années plus tard les Américains Le capitaine DELVICHE,
exhumèrent les corps de leurs compatriotes au cimetière américain d’Epinal.
reste seul dans notre cimetière. de famille française et originaire de FOLEMBRAY
C’est en 1984 que cette plaque commémorative fut apposée mémoire de ces trois soldats, et que la rue portant le nom du capitaine DELVICHE fut inaugurée.
Honneur à eux ! 🇫🇷
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